En Collaboration avec EDHEC Inspiring Women
Les droits des femmes : où en sommes-nous dans le monde aujourd’hui ?
Selon le rapport des Nations-Unies, globalement, les droits des femmes tendent à s’améliorer. Néanmoins, les inégalités et les violences que subissent les droits fondamentaux des femmes persistent dans certaines régions du monde, et cela de façon variable selon le niveau de développement du pays ou pour d’autres raisons. On note même que dans certains pays, ils reculent que ce soit en termes de liberté d’expression, d’accès à l'éducation ou à des services de santé décents, ou encore dans le milieu de la politique où la représentation des femmes est minoritaire.
Aujourd’hui, la question de l’accès à l’éducation ou encore aux soins médicaux est une question majeure et préoccupante. Les femmes sont souvent les premières victimes de ces interdictions.
L’accès des femmes à l’éducation
Il y a une vrai disparité de fréquentation mais aussi d’achèvement scolaire selon la catégorie et le niveau d’éducation du pays. Selon l’ONU pour l’éducation, la science et la culture, seulement 66% des pays du monde ont atteint la parité des sexes dans l’enseignement primaire.
Il y a donc bien un écart entre les sexes constaté dans les taux de non-scolarisation. Nous devons tout de même noter que celui-ci s’est considérablement résorbé ces 15 dernières années. Il y a surtout un écart important dans le secondaire, mais certaines régions du monde semblent bien plus touchées que d’autres. Des disparités émergent au niveau régional comme en Afrique du Nord et en Asie Occidentale où 12% des garçons adolescents contre 18% des filles adolescentes ne sont pas scolarisés.
Par conséquent, les deux tiers des analphabètes dans le monde sont des femmes, selon l’Oxfam.
L’accès au système de santé
Les inégalités de santé liées au genre désignent « les différences qui existent en matière de santé entre les femmes et les hommes en tant que groupes. » Les inégalités de genre créent donc des risques en matière de traitement médical.
Des reculs en matière d’accès à des soins ou des pratiques sont à nouveau interdites ou pénalisées. Dans le cas de l’avortement, on note une vague de recul notamment aux Etats-Unis depuis l’arrivée au pouvoir de D.Trump en 2017. En mai 2019, l’avortement devient un crime dans l’État l’Alabama. En 2021 et 2022, les Etats du Texas puis de l’Idaho adoptent des lois pour restreindre l’IVG à six semaines de grossesses.
Toutefois, des évolutions sur ce sujet sensible sont à noter, notamment en Amérique Latine. Depuis décembre 2020 l’avortement est légalisé en Argentine : les femmes peuvent y recouvrir jusqu’à la 14ème semaine. En février 2022, l’avortement est devenu autorisé en Colombie, et cela jusqu’au sixième mois de gestion pour tous motifs.
Mais il n’y a pas seulement ce problème d'inéquité dans le traitement des femmes par rapport aux hommes. Dans certains pays, ce problème vient s’ajouter à d’autres problèmes tels qu’un système de santé pauvre ou peu développé. Et cela peut venir accentuer l'inéquité dans l’accès au soin.
Outre un accès difficile parfois même inexistant aux soins ou à l’éducation, la parole des femmes peut ne pas être écoutée ou prise en compte notamment sur des sujets tels que le féminisme et le militantisme. Toutefois, on remarque cela également dans le domaine de la politique, où les femmes sont encore peu voire très peu présentes.
Zoom sur la liberté d’expression sur des sujets divers tels que le féminisme et le militantisme :
Le « mouvement des femmes » est composé de femmes et d’hommes qui « œuvrent et luttent pour atteindre ou assurer l’égalité entre les femmes et les hommes et améliorer la vie des femmes en tant que groupe social ». On constate que depuis les années 90, les mouvements féministes et le militantisme ont regagné un véritable souffle. Par exemple, en Afrique du Nord et au Proche-Orient, nous pouvons noter que la parole des femmes a gagné en visibilité et, celle-ci est plus libre notamment sur des sujets tels que le féminisme et le militantisme. Et cela est en grande partie dû à la révolution numérique et au développement fort des réseaux sociaux. Ça a notamment été le cas en Egypte.
La place des femmes dans la politique
La participation des femmes en politique est présentée par l’ONU comme une des conditions sine qua none pour atteindre les Objectifs de développement durable qu’ils ont fixé d’ici 2030. Or, aujourd’hui le constat que nous pouvons dresser de la représentation des femmes dans ce domaine est en demi-teinte. En 2021, les femmes exerçaient des fonctions de chefs d’État ou de gouvernement dans seulement 22 pays. Seulement 10 pays avait une femme comme chef d’État.
Dans certaines régions du monde, il y a des progrès qui peuvent encore être faits comme aux Etats-Unis ou en Europe. En effet, selon le Haut Conseil à l’Egalité entre les hommes et les femmes, le Parlement européen est composé en moyenne de 36,0% de femmes.
Dans d’autres régions du monde, les chiffres sont beaucoup plus alarmants. Le rôle des femmes en politique dans les sociétés d’Afrique du nord et du Proche-Orient est largement déterminé par la volonté des dirigeants de chaque pays de supporter la représentation des femmes et leur participation à la vie publique.
De nombreux combats pour l’égalité homme-femme, que ce soit en matière de liberté d’expression, d’accès aux soins ou à l’éducation, ou encore de politique, doivent encore être menés. La problématique du droit des femmes est majeure aujourd’hui et concerne toutes les régions du monde.
Crédits photos : Wikimedia commons, no change made, Creative Commons License
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