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Alice Desvilles

La diplomatie climatique des nations lors du sommet sur le climat initié par Joe Biden

Par Grégoire Pradelle


Le 22 avril 2021, Joe Biden a convié quarante dirigeants mondiaux pour un sommet virtuel sur le climat. Le but était que les leaders prennent de nouveaux engagements plus ambitieux quant au climat. Les plus gros pollueurs étaient présents, ainsi que les Etats qui sont des voix importantes dans la lutte contre le réchauffement climatique, ou qui subissent de plein fouet les conséquences de celui-ci.


Joe Biden giving a speech about climate.

Le sommet se déroulait sur deux jours, et les sessions portaient sur les sujets suivants :

  • « Augmenter nos ambitions climatiques »

  • « Investir dans les solutions au problème climatique »

  • « Adaptation et résilience »

  • « Des actions climatiques à tous les niveaux »

  • « Sécurité climatique »

  • « Solution naturelle »

  • « Libérer l’innovation climatique »

  • « Les opportunités économiques des actions climatiques »

La diplomatie climatique des Etats-Unis


La nouvelle stratégie de diplomatie climatique de Joe Biden est très offensive. Après avoir annoncé le retour des États-Unis dans l’accord de Paris en janvier, juste après son élection, Joe Biden semble avoir fait le même constat que John Podesta en 2015 - alors conseiller de Barack Obama - quand il disait « Nous entrons dans l’arène internationale [climatique] avec un déficit de crédibilité ». En effet, les deux derniers présidents républicains se sont montrés très hostiles à tout accord international sur le climat. Comment alors construire quelque chose avec cette administration qui ne serait pas défait par la suivante ?


Ainsi, pour marquer le retour des Etats-Unis, Joe Biden a lancé le projet du Sommet des leaders mondiaux sur le climat, étant l’initiateur du projet, cela le met immédiatement au centre du jeu. Joe Biden compte ainsi s’appuyer sur son « Green New Deal », prévoyant la neutralité carbone des États-Unis d'ici 2030, afin de pousser les autres pays présents à prendre davantage de mesures.

Mais cette diplomatie climatique s’inscrit aussi dans une stratégie plus large pour contrer la Chine : « Joe Biden ne permettra pas à d’autres pays, y compris la Chine, de jouer contre le système ».


La diplomatie climatique chinoise


La diplomatie mise en place par la Chine - qui a annoncé tardivement qu’elle participerait au sommet - s’inscrit dans une dynamique de compétition face aux États-Unis. Des signes de cette compétition étaient déjà présents avant le sommet. Une semaine avant, la Chine a révélé qu’elle avait participé à une visioconférence avec le président Macron et la chancelière allemande Angela Merkel, au même moment où l'ambassadeur américain du climat John Kerry était sur le sol chinois pour préparer le sommet qui s’est tenu ce 22 avril.


Xie Zhenhua, envoyé spécial de la Chine pour le climat.

La principale problématique de la Chine durant ces sommets est de ne pas paraître suivre les directions de Washington, comme le mentionne le « Global Times » - un quotidien nationaliste de Pékin - ce sont des objectifs décidés par Pékin, et non à Washington.


Cependant, la Chine possède actuellement un fort moyen de pression. En effet, si la Chine décide de ne pas s' aligner sur les nouvelles règles décidées, cela aurait un impact très néfaste sur l’action collective face au changement climatique.


La diplomatie climatique européenne


Depuis novembre 2019, la Commission européenne a déclaré « l’urgence climatique » avec l’isolement de Donald Trump. Le président Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel, et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avaient pris les rênes du débat, mais avec le retour des États-Unis dans le jeu climatique, l’Europe a presque été relayée au second rang, comme en témoigne l’ordre de parole des pays européens relégués assez loin des premières places lors du sommet organisé par Washington. C’est notamment pour cette raison que la Chine s'est tournée vers l’Europe en signe de défiance envers les États-Unis.


De manière générale, l'Europe reste un acteur principal dans la lutte contre le réchauffement climatique. Elle fait partie des acteurs qui poussent la mise en place de normes contraignantes pour forcer les Etats à tenir leurs promesses. Un autre mécanisme défendu par les Européens sont les contrôles annuels qui permettraient de suivre les avancées de chaque pays vers leurs objectifs.


Crédit photo 1 : The White House/ Wikimedia Commons, no change made / Public domain

Crédit photo 2 : Global Climate Action Summit 2018 / Wikimedia Commons, no change made / Creative Commons Attribution 2.0

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