Par Grégoire Pradelle
L’histoire des relations entre la France et les deux acteurs
La France a une longue histoire de relations avec la région, celles-ci remontant à la fin de la Seconde Guerre mondiale lorsque l'État d’Israël a été créé par l’ONU. La France cherche alors à entretenir des relations avec le nouvel Etat sioniste. Deux raisons principales se dessinent selon les experts : la première concerne le sentiment de culpabilité de la France envers les juifs à la suite de l’occupation de la France par les Allemands. La seconde raison est sa rivalité avec l’Angleterre, qui pousse alors la France à ne pas laisser l’Angleterre s’implanter dans la région.
Durant les années suivant la Seconde Guerre mondiale, les relations entre la France et la Palestine sont ambiguës et la diplomatie française reste volontairement discrète sur les relations avec les deux États cohabitant afin d’éviter une montée des tensions dans la région.
Par la suite, Israël a continué de développer ses relations avec la France, notamment économiques et culturelles, techniques et scientifiques.
À la suite de la guerre de six jours, la France alors sous la direction du Général De Gaulle décide de se rapprocher des pays musulmans et rompt partiellement son alliance politique avec Israël. Elle soutient par la suite la demande de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) de devenir membres observateurs à l’ONU.
La France est restée neutre ainsi en tendant des mains vers les deux pays simultanément et en condamnant toutes les violences, jusqu’au début des années 2000. En 2002, à la suite de l’opération rempart lancée par Israël sur les infrastructures terroristes palestiniennes, les relations se dégradent entre la France et ses alliés dans la région, ce qui la prive alors de son rôle de médiateur et génère encore plus de tensions. Cette situation entraîne un retournement de la diplomatie française qui cherche à tout prix à retrouver son rôle de médiateur, et de cela émergent des positions de paix telles que la solution à deux Etats.
Une résolution de l’UNESCO et de l’ONU datant de 2016 est venue intervenir sur un sujet brûlant : les colonies israéliennes en territoire palestinien. La position internationale est que ces colonies sont illégales, la France a soutenu cette résolution, générant alors des tensions et étant vécue comme une trahison par certains Israéliens.
La politique du gouvernement français actuel
Le gouvernement d’Emmanuel Macron s'est montré très diplomatique envers Israël dans les dernières années, en témoigne par exemple l’entretien à l’Élysée avec Benyamin Netanyahou en 2017. Cependant plusieurs gestes ont été faits dans les directions des deux nations. Le président Emmanuel Macron a fréquemment rappelé que la France conserve sa position de médiateur et continue de condamner les colonies israéliennes illégales ainsi que toute montée des violences. La recherche de la paix et de la concorde entre les deux nations reste la priorité française : face aux récents évènements, il a souligné « l’urgence d’un retour à la paix ».
Le président français s'est aussi entretenu avec Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, ainsi qu’avec Benyamin Netanyahou, afin de tenter de calmer les tensions.
Cependant, selon Yves Aubin de La Messuzière, ancien ambassadeur au Proche-Orient, le président Emmanuel Macron n’a pas fait de déclaration claire sur la position de la France. Il reconnaît cependant que la France n’est pas de taille à elle seule pour faire face à la situation et espérer générer une désescalade.
Les possibilités de la France sont donc faibles, cependant les États-Unis sont aussi alliés de longue date avec Israël. Durant le mandat du président Trump, les relations israélo-palestiniennes se sont beaucoup développées, mais les prises de position du président Trump avaient alors généré des tensions dans la région. Le nouveau président Joe Biden semble lui plus mesuré et avait par ailleurs, lorsqu’il était vice-président de Barack Obama, déjà tenté de stabiliser la situation dans la région. Les réactions des États-Unis seront donc très importantes dans la poursuite des événements.
Crédit photo 1 : Amos Ben Gershom/ Wikimedia Commons, no change made / Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0
Crédit photo 2 : Fritz Cohen/ Wikimedia Commons, no change made / Public domain
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