top of page
Alice Desvilles

Les relations franco-rwandaises et le génocide des Tutsis

Par Grégoire Pradelle Le 7 avril 2021 se prépare des commémorations en mémoire du génocide tutsi. Peu avant le 26 mars, un rapport concernant l’implication de la France dans ce génocide a été remis au président de la République française. Ce rapport a été construit par une commission d’historiens créée en 2019 par Emmanuel Macron. Le président a par ailleurs ouvert de nombreuses archives traitant de ce génocide du coté français. Ce groupe est dirigé par l'historien Vincent Duclert.

Jacques Kabalé, ambassadeur du Rwanda en France (2e en partant de la droite), inaugurant une fresque Imigongo.

Le génocide des Tutsis au Rwanda Le génocide des Tutsis se déroule du 7 avril 1994 jusqu'au 17 juillet 1994, soit une durée de cent jours officiellement. Le point de départ de ce génocide est la mort du président rwandais Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994. Il a été assassiné par des extrémistes hutus alors qu’il tentait de résoudre le conflit de longue date entre les populations hutu et tutsi au sein du pays. Cet assassinat sera attribué aux Tutsis par le pouvoir en place, ce qui marque alors le début du génocide. On estime qu’environ 800 000 Rwandais ont perdu la vie au cours de ces cent jours, une large majorité de Tutsis.

Chronologie des événements :

- 6 avril 1994: assassinat du président Juvénal Habyarimana.


- 7 avril: assassinat de la Première ministre et de plusieurs autres personnalités empêchant toute résolution pacifique de la crise. Le jour même, des barrages sont mis en place dans tout le pays par des milices hutus qui exécutent immédiatement tout Tutsi tentant de passer.

- Dès le 8 avril : les écoles et les centres de réfugiés tutsis sont attaqués et tous les occupants sont systématiquement massacrés. Cette exaction implique aussi bien des milices hutus que la garde présidentielle.

- 21 avril : les forces de l’ONU présentes dans le pays sont réduites au minimum et les tentatives de pacification diplomatique échouent.

- 30 avril : le conseil de sécurité de l’ONU exige un cessez-le-feu entre le groupe de résistance tutsi et les milices hutus. Il désigne indirectement les milices hutus comme responsables des massacres perpétrés.

- 17 mai : un embargo sur les armes est imposé au Rwanda.



- 8 juin : dénonciation des actes qualifiés de génocide par l’ONU et renforcement des mandats de l’ONU dans la région qui étaient jusque-là largement insuffisants pour espérer déjouer les événements. De plus, l’avancé des forces tutsis fait fuir vers l’ouest une partie de la population civil hutu qui craint des représailles.


- 16 juillet : les Etats-Unis se désolidarisent totalement du Rwanda, fermant son embrassade.

- 17 juillet : marque la fin du génocide et est marqué par le contrôle de la majorité du pays par les forces de résistance tutsis, les forces hutus ayant fui le pays. Les forces tutsis mettent en place un cessez-le-feu peu après et rétablissent des relations diplomatiques avec l’ONU en mettant immédiatement en place les mesures des accords précédents le génocide qui tentaient de résoudre la situation.

Monument symbolisant la lutte contre le génocide, le musée est situé à Kigali au Rwanda.

L’implication de la France selon le rapport

Le rapport conclut à « un ensemble de responsabilités, lourdes et accablantes » pour la France dans ce génocide. En effet, la France fut le seul pays à continuer de fournir des armes au gouvernement génocidaire et à entretenir des relations diplomatiques (invitation du gouvernement hutu à l’Elysée par exemple) avec le gouvernement génocidaire, et cela même après le début du génocide.


Le rapport expose un aveuglement de la France sur les actions qui se passent au Rwanda. La France va, par cet aveuglement - qui provient selon le rapport directement du bureau du président François Mitterrand - considérer jusqu’à très tard les forces de résistance tutsis comme un ennemi étranger envahissant le Rwanda et donc un ennemi de la France. Ceci alors même que des rapports montrant la situation réelle sont émis vers la France. Cet aveuglement est aussi dû aux très nombreux canaux de communication parallèles et non-officiels présents dans ce dossier, agissant comme un filtre déformant la réalité de la situation au Rwanda. Les relations entre la France et le Rwanda aujourd’hui


Jusqu'en 2009, les relations entre les deux pays restent très faibles, la France et le Rwanda réduisant les relations diplomatiques au strict minimum. En effet, la France ne reconnaît que très peu son implication durant le génocide. À la suite de cela, les relations sont peu à peu rétablies et la remise de ce rapport officiel au président peut marquer un nouveau tournant dans la réouverture des relations entre les deux pays.


Crédit photo 1 : Ji-Elle / Wikimedia Commons, no change made / Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0

Crédit photo 2 : Muhirehussein12 / Wikimedia Commons, no change made / Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0

18 vues0 commentaire

Comentários


Post: Blog2_Post
bottom of page