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Réforme électorale à Hong Kong : le monde occidental s’insurge

Par Marine Testé

Manifestation pro-démocratie à Hong Kong.

Une réforme entravant le pluralisme politique à Hong Kong


Ce jeudi 11 mars, l'Assemblée nationale populaire de Chine a approuvé et voté une réforme du système électoral. Cette réforme a pour but de donner un droit de véto à Pékin sur les candidats de l’opposition qui militent pour la démocratie lors des élections législatives à venir. Le projet permettrait donc à la Chine de pouvoir écarter les candidats de l’opposition pro-démocratie, notamment à Hong Kong.


Ce projet de réforme a été approuvé par plus de 3000 députés, qui ont estimé que ce projet de décision « améliorait le système électoral ». La réforme a même été applaudie lors du résultat du vote, où aucun député n’a osé voter contre.


A la suite du vote, l'Assemblée nationale populaire va alors rédiger le projet qui sera par la suite officiellement approuvé par le parlement chinois avant d’être imposé à Hong Kong.

Si le texte n’a pas été publié, nous savons d’ores et déjà qu’il s’agit d’une réforme qui accroît le rôle du comité électoral de Hong Kong. C’est un organe rattaché à Pékin qui désigne déjà la moitié des députés du conseil législatif de Hong Kong, permettant notamment au gouvernement chinois de s’assurer une majorité favorable.


Le gouvernement chinois, très déterminé, fait la sourde oreille face aux critiques


Le gouvernement chinois a déclaré qu’il ne ferait aucune concession sur son projet de réforme électorale, qu’il présente comme un deuxième « coup de poing » après la loi sur la sécurité nationale votée en fin d’année 2020. Cette loi avait fait polémique et s’était traduite par de fortes émeutes et par une répression sans précédent contre les militants de l’opposition à Hongkong.


Le but de ces deux réformes coups de poing est « d’enrayer efficacement le chaos » qui règne dans l’ancienne colonie britannique depuis plusieurs mois, a déclaré Zhang Xiaoming. Il a ajouté que le gouvernement ne céderait pas face aux forces étrangères qui cherchent uniquement à « déstabiliser » Hong Kong.


Le président chinois, Xi Jinping, avait dès janvier exprimé sa volonté que « seuls des patriotes puissent gouverner Hong Kong ». Le terme patriote désigne pour lui la reconnaissance de la prééminence du parti communiste chinois et de son pouvoir.

Le nouveau projet de loi permettrait ainsi d’éliminer tout opposant au gouvernement et au parti communiste chinois de la vie politique à Hong Kong qui est principalement dominée par l’opposition. En effet, en 2019, sur 18 districts, 17 avaient été remportés par l’opposition.


Pékin versus Hong Kong : des tensions exacerbées depuis la rétrocession


C’est le 1er juillet 1997 qu’a eu lieu la rétrocession de Hong Kong à la Chine, suite à 99 ans de colonisation britannique.Le chef de l’exécutif de Hong Kong, auparavant nommé par la couronne britannique, est maintenant choisi par l’Assemblée Nationale Populaire Chinoise puis élu par le comité électoral hongkongais.

Manifestation pro-démocratie à Hong Kong.

Selon les accords passés à cette date, il avait été prévu que le système capitaliste britannique soit maintenu à Hong Kong pour une durée de 50 ans, période durant laquelle le régime de la République Populaire de Chine ne pourrait pas s’appliquer sur l’île. Durant cette période, l'ancienne colonie britannique devait, en théorie, toujours pouvoir bénéficier de libertés inconnues en Chine continentale telle que la liberté de la presse et un organe juridique indépendant. Cependant ces libertés sont remises en question depuis quelques mois.


Le monde occidental s’insurge contre cette réforme anti-démocratique


Les États-Unis dénoncent les « attaques persistantes de la Chine envers les institutions démocratiques de Hong Kong ».

L’ancienne puissance coloniale de Hong Kong, le Royaume-Uni, regrette également cette mesure qui vient appauvrir le débat démocratique à Hong Kong.

L’Union Européenne partage le même point de vue, dénonçant « une nouvelle violation du principe “un pays, deux système” ».


Le G7 en réflexion quant à ses moyens d’action sur Pékin


Cela fait déjà plusieurs mois que l’Union Européenne fait pression sur la Chine dans le but de faire cesser la répression envers les pro-démocratie à Hong Kong, notamment en limitant leurs exportations de matériels utilisés pour la surveillance et la répression sur le territoire chinois.


Aujourd’hui, elle va même plus loin en envisageant de prendre des mesures supplémentaires, comme l’a annoncé Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’Union Européenne. Au nom des 27, il a appelé « les autorités chinoises et hongkongaises à rétablir la confiance dans le processus démocratique de Hong Kong et à mettre fin à la persécution de ceux qui défendent les valeurs démocratiques ».


Lors du sommet européen des 25 et 26 mars, les dirigeants européens se mettront d’accord sur la stratégie à établir vis-à-vis de la Chine.

Le chef de la démocratie américaine a quant à lui demandé que toutes les personnes ayant été inculpées dans le cadre de la loi sur la sécurité nationale, qui a été imposée à Hongkong par la Chine il y a quelques mois, soient blanchies et libérées.


Crédit photo : Studio Incendo, Wikimedia commons, No change made, Creative Commons Attribution 2.0 Generic license

Crédit photo 2 : FurmanAnna, Canva License pro

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