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Alice Desvilles

Varsovie et Budapest bloquent le plan de relance européen

Dernière mise à jour : 25 mars 2021

Par Anastasia Postovan


Le rejet du programme d’aide de l’Union Européenne


La Hongrie et la Pologne ont rejeté le 16 novembre le programme d'aide de l'Union Européenne aux pays les plus touchés par la crise sanitaire. Les chefs d'Etat et de gouvernement avaient pourtant annoncé en juillet la rédaction d’un plan de relance. Après un sommet historique de quatre jours et quatre nuits, ils s’étaient accordés sur le besoin de faire face à la crise sanitaire de Covid-19.


Ce rejet est le fruit de la colère générée par une décision du Parlement européen : la mise en place d’un mécanisme privant de fonds européens les pays qui violent l’Etat de droit, notamment l’indépendance de la justice et le respect des droits de l’homme fondamentaux. C’est au début du mois de novembre que les députés des Etats membres ont décidé d’instaurer un mécanisme de conditionnalité pour l’accès au budget de l’UE. C’est une première dans l’histoire du budget européen.

Crédit photo : Pixabay

Un impact préoccupant


Ainsi, l'Union européenne semble se fragiliser. En effet, l’urgence de la crise engendrée par le covid-19 nécessite le soutien de tous les Etats de l’Union Européenne. Le refus de la Pologne et de la Hongrie bloque un plan de relance de 750 milliards d’euros et un budget pluriannuel de près de 1100 milliards sur la période 2021-2027. Ce geste est vu comme une protestation contre la menace de l’UE d’arrêter l’approvisionnement financier des Etats membres violant l’Etat de droit.


« La Hongrie a mis son veto au budget, comme le premier ministre Orban l’avait prévenu, car nous ne pouvons pas soutenir le projet dans sa forme actuelle liant le critère de l’Etat de droit aux décisions budgétaires, c’est contraire aux conclusions du sommet de juillet », a déclaré sur Twitter Zoltan Kovacs, porte-parole du gouvernement hongrois.


L’ambassadeur allemand auprès de l’Union Européenne, Michael Clauss, a déploré ce blocage : « Nous avons déjà perdu beaucoup de temps face à la deuxième vague de la pandémie et aux graves dégâts économiques engendrés » a-t-il déclaré. « Il est crucial que le paquet tout entier soit adopté rapidement, sinon l’UE sera confrontée à une grave crise », a poursuivi le diplomate, appelant « de toute urgence ceux qui n’ont pas été capables de rejoindre le consensus européen [...] à montrer la volonté nécessaire pour un compromis ». C’est avec espoir qu’il a ajouté « Nous allons poursuivre nos consultations intenses avec toutes les parties impliquées ».


Manfred Weber, le chef de file du PPE (centre-droit) , principal groupe au Parlement européen, a jugé cette réaction «irresponsable». Pour lui, ce blocage pourrait avoir de graves conséquences, privant l’Europe d’une aide financière alors qu’elle fait face à une crise inédite. « L’état de droit ne concerne pas un pays, l’Est ou l’Ouest. Il est neutre et s’applique à tous. Si vous respectez l’Etat de droit, il n’y a rien à craindre.», a-t-il déclaré sur Twitter.

Viktor Orban.

Le porte-parole de la présidence allemande, Sebastian Fischer, a déclaré sur Twitter que « les ambassadeurs de l’UE n’ont pas atteint l’unanimité nécessaire [...] en raison des réserves exprimées par deux Etats membres ». Les représentants des 27 membres devaient en effet voter l’approbation du budget pluriannuel, ainsi que l’autorisation d’augmenter les ressources d’emprunt de l’UE pour financer le plan de relance.


Des conséquences pour la Pologne et la Hongrie?


Un diplomate européen s’est même exprimé sur ce que pourrait encourir Budapest et Varsovie : « Si le blocage persiste, il y aura des conséquences politiques pour la Hongrie et la Pologne, même si on ne peut pas les expulser de l’UE ». Pour lui, il n’est pas question de renégocier le mécanisme. « Pour le moment, la Hongrie ne montre pas de signes d’ouverture » a-t-il ajouté. Nombre de membres attendent avec anxiété de « voir si Pologne suit sur cette ligne », comme a déclaré le président du Parlement européen David Sassoli.


Pour contester le mécanisme prévu, les chefs de gouvernement hongrois Viktor Orban et polonais Mateusz Morawiecki avaient écrit une lettre aux dirigeants de l’UE. En effet, ils étaient déjà sous surveillance de Bruxelles après leurs différentes réformes accusées de saper l’Etat de droit.


Crédit Photo : Flickr.com, Wikimedia Commons / no change made, Creative CommonsAttribution 2.0 Generic license.

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