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Corée : importance de la Corée du Nord dans son élection présidentielle

Le 9 mars 2022 a eu lieu l’élection présidentielle sud-coréenne. Lors de cette élection, 12 candidats se présentaient pour prendre la succession de Moa Jae-in, et Yoon Suk-yeol du PPP a été élu.



A l’heure de cette élection, les relations avec le voisin nord-coréen ne sont toujours pas apaisées. Du point de vue occidental, ce thème peut donc apparaître central dans le cadre de cette élection. Ainsi, nous allons voir ici quel rôle joue cette relation dans l’élection sud-coréenne.


Une relation tendue depuis des années


Les deux Corées sont séparées depuis 1948, et chacune revendique le contrôle de l’entièreté du territoire coréen depuis lors. La relation entre les deux a toujours été tendue, ce qui a mené à une guerre entre 1950 et 1953, où chacun cherchait à conquérir le territoire de l’autre. Depuis la fin de cette guerre, un statut quo est en place, mais il n’est pas exclu qu’un conflit armé reprenne.


La relation entre les deux pays a toujours fait des hauts et des bas, et il semble donc peu probable qu’ils parviennent à enterrer la hache de guerre dans un futur proche. Nous avons de fait pu voir en juin 2020 que la Corée du Nord a décidé de bombarder le bureau de liaison entre les deux pays. Celui-ci n’avait pas servi depuis janvier de la même année. Nous voyons ainsi que la relation entre les deux pays est des plus instable, et que la diplomatie n’y est pas toujours des plus efficaces.


Pourtant la Corée du Sud a cherché à améliorer ces relations. En effet, Mao Jae-in a, durant son mandat de président de la République de Corée, multiplié les efforts pour se rapprocher de son voisin du Nord. Il a notamment participé à l’organisation de la rencontre entre Donald Trump et Kim Jong Un en 2019 lors du sommet d’Hanoï, sommet qui s’est soldé par un échec.


La Corée du Nord prend sa place dans les élections


La relation entre les deux pays peut donc apparaître comme centrale pour cette élection, d’autant plus quand on sait que ces tensions ont tendance à se raviver. En effet, rien qu’en Janvier 2022, 7 essais de missiles ont été lancés par la Corée du Nord. L’un d’entre eux était de plus le plus puissant missile Nord-Coréen connu à ce jour. La République populaire de Corée rappelle ainsi qu'il ne faut pas prendre la question de ces relations à la légère.



De plus, le 5 mars dernier, elle a envoyé un missile balistique en guise d’essai, encore une fois, à seulement quelques jours de l’élection en Corée du Sud. Le missile aurait volé à moins de 550 km d’altitude à 300 km des côtes japonaises. Plus qu’un simple essai d’arme, ce genre d’action permet à la Corée du Nord de rappeler son importance sur la scène géopolitique, d’autant plus quand ces essais prennent place à si peu de temps d’une élection présidentielle dans la république de Corée.


La Corée du Sud prend plus ou moins au sérieux ces menaces


Il est ainsi tout à fait compréhensible que la Corée du Sud ait pu vouloir faire du thème de la relation entre les deux Corées un thème important dans l’élection présidentielle de 2022. Ainsi, le candidat à la présidence Lee Kyeung-hee prônait l’unification des deux pays. Pour lui « l’unification est la question la plus importante » car la Corée du Sud aurait atteint ses limites en tant qu’Etat isolé. S’il avait été élu, il aurait donc organisé « un sommet intercoréen chaque mardi à 10h ». Certains candidats prenaient ainsi la question des relations intercoréennes très au sérieux.


Toutefois, il reste à noter que ce candidat avait très peu de chances d’être élu. Les deux seuls partis crédibles étant le PPP (parti du pouvoir au peuple) et le Parti démocratique, et chacun de ces deux partis étaient contre la réunification. Dès lors, ils ne prenaient pas la question de cette relation comme une priorité, et préféraient se pencher par exemple sur le problème des inégalités.


Nous voyons ainsi qu’en dehors de Lee Kyeung-hee, aucun candidat ne prenait très au sérieux la question de la relation entre les deux Corées. Jun-ho du parti du revenu universel préférait par exemple se concentrer sur la mise en place d’un revenu universel. Il apparaît alors que chacun des candidats à la présidence de la République de Corée avait ses propres priorités, et que la question de la relation entre les deux Corées apparaissait dès lors secondaire pour la majorité d’entre eux.

Finalement, deux candidats concentraient la majorité des intentions de vote dans les sondages : le candidat de gauche Lee Jae-myung, du Parti démocratique actuellement au pouvoir, et le conservateur Yoon Suk-yeol, du PPP.


Finalement, Yoon Suk-yeol a remporté l'élection le mercredi 9 mars avec 48,56 % des voix contre 47,83 %. Le retour au pouvoir du PPP semble annoncer l'endurcissement de la politique étrangère sud-coréenne notamment vis-à-vis de la Corée du Nord. Le nouveau président a en effet déclaré qu'il s'engagerait à "traiter sévèrement" la menace que représente le régime de Kim Jong Un.


Crédits photos : The White House from Washington, DC, and Wikimedia Commons, no change made, Creative Commons License.


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