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L’arrestation de l’ex-présidente par intérim bolivienne

Par Rita Sikdi


Le samedi 13 mars, l’ex-présidente par intérim Jeanine Añez a été arrêtée pour « sédition » et « terrorisme ». Cette dernière a été nommée présidente lors d’un processus controversé à la suite de la démission et de l’exil d’Evo Morales accusé de fraude électorale. Il s’agit d’un « acte de persécution politique » selon elle.

Jeanine Añez avec le sous secrétaire d'état aux affaires politiques américaine David Hale.

Une décision de justice fortement contestée


La justice enquête sur ce qu’elle qualifie de « coup d’Etat » contre l’ancien président Evo Morales. Au total, neuf mandats d’arrêt ont été émis contre des militaires et des ex-membres du gouvernement intérimaire. Lorsque la nouvelle s’est répandue, des manifestations contre l’exécutif se sont déclenchées. Les comités civiques, qui sont des organisations sociales de l’opposition, exigent la « libération immédiate des prisonniers politiques » et souhaitent organiser une grève illimitée. Plusieurs personnalités politiques, associations et citoyens dénoncent une manipulation de la justice par le parti de gauche d’Evo Morales : le MAS (Mouvement vers le socialisme).


Le politiste Jorge Dulon estime que : « La justice agit en fonction du gouvernement au pouvoir. Il y avait l’espoir en Bolivie que Luis Arce ne lancerait pas de persécution. Il montre tout le contraire ». Juridiquement, des spécialistes expliquent « le délit de terrorisme » n’existe pas et n’est pas approprié pour qualifier le mouvement de protestations sociales qui a secoué le pays en 2019. D’autant plus que Jeanine Añez n’était pas le chef de file de ce mouvement.


L’avocat Ramiro Orias précise que « Le pouvoir utilise les mêmes outils que sous Añez, il montre que le pouvoir judiciaire a une longue histoire de non-indépendance, les décisions sont dictées par l’exécutif, les juges soumis à des pressions ».