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La transition du pouvoir mise à mal par un nouveau coup d’Etat au Mali

Par Grégoire Pradelle

Lundi 24 mai, le président malien Bah Ndaw et le Premier ministre Moctar Ouane ont révélé leur nouveau gouvernement, qui devrait diriger jusqu’aux élections démocratiques de transition prévues en 2022. Cependant, le président et son Premier ministre ont été arrêtés à leur domicile par l'armée et emmenés dans une base militaire non loin de là.


Armée lors du coup d'Etat

Le système malien

Le système politique malien se structure autour d’un président et d’un Premier ministre élus démocratiquement. Le Premier ministre choisit ensuite un gouvernement. Cependant, le Mali est un pays où les tensions sont fortes à l’intérieur du territoire. Le prouve le récent enlèvement du journaliste français Olivier Dubois par une cellule djihadiste appelée « Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans » (GSIM), celui-ci est d’ailleurs toujours captif. La présence de ces groupes dans le pays et les tensions militaires que rencontrent tous les pays de la région renforcent la légitimité des militaires très présents dans le gouvernement malien.

Depuis 2010, le Mali a vécu quatre coups d'État de la part des militaires qui arrêtent les membres des différents gouvernements et forcent les dirigeants à démissionner. Cela est arrivé en mars 2012 puis en décembre de la même année. Une junte militaire s’est créée dans les années qui suivirent et le 18 août 2020, un troisième coup d’Etat a eu lieu et l’actuel président Bah Ndaw ainsi que son Premier ministre Moctar Ouane ont été mis en place pour assurer la transition du pouvoir alors repris par la junte militaire aux mains des civils. En effet, le président Bah Ndaw est un militaire retraité, alors que le Premier ministre Moctar Ouane est lui un civil. Une élection devait se tenir en 2022 pour élire un gouvernement civil, cela a d’ailleurs été maintenu par les militaires dans leur communiqué qui affirme que les élections sont maintenues pour 2022.