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Italie, l’élection chaotique de Mattarella

Dernière mise à jour : 16 oct. 2022

Le 29 Janvier 2022, le résultat de l’élection présidentielle en Italie est tombé. Après pas moins de 8 scrutins, l’ancien président, Sergio Mattarella est réélu avec une large majorité de 759 voix sur 1009. Le président est ainsi parti pour un nouveau mandat.



Pourtant, la fête ne semble pas être au rendez-vous depuis l’annonce de ce résultat. Il semble que les Italiens ne fassent que se résoudre à ce résultat, et ne s’en réjouissent pas. Pour cause, le président sortant ne voulait pas être candidat à sa propre succession. Ce genre de situation serait évidemment impossible en France, mais nous allons voir ici, comment cela a pu arriver en Italie.


Le système électoral


L’origine du « problème » vient du système présidentiel Italien. L’élection se déroule suivant un suffrage universel indirect. Pour ce faire, un Congrès est formé. Il est composé de 630 députés, 321 sénateurs et 58 délégués de régions, qui forment les 1009 grands électeurs. Le système est ainsi déjà très différent du français.


Mais ce qui pose vraiment problème vient d’ailleurs. En effet, il n’y a pas de candidat officiel lors des élections. Ainsi, chacun des grands électeurs peut décider de voter pour qui il veut. En plus de cela, les votes des grands électeurs sont tenus à bulletin secret, ils peuvent donc voter pour absolument n’importe qui. Il y a ainsi un nombre indéfini de tours. Lors des trois premiers, le président a besoin des 2/3 des voix pour être élu, puis ce ne sera plus que la moitié, soit la majorité absolue. C’est pour cela que même quelqu’un qui ne veut pas être élu peut l’être.


Les élections se font de la sorte en partie parce que les responsabilités du président ne sont pas des plus grandes. Il n’est en effet pas responsable politiquement, le titre est surtout honorifique. Ses pouvoirs consistent surtout à nommer des sénateurs à vie, 5 juges à la Cour Constitutionnelle, ainsi que d’autres postes. Il a aussi le pouvoir de promulguer les lois et a le droit de grâce présidentielle. Son poste est donc surtout important en cas de crise politique. Le poste de président n’est donc pas si important que celui de premier ministre, vrai chef du gouvernement.