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Mali et France : le point de non-retour ?

Dernière mise à jour : 16 oct. 2022

Les autorités Maliennes ont décidé, le 31 janvier dernier, d’expulser l’ambassadeur de France. Comment est-on arrivé à une situation aussi extrême ? Est-ce le point de non-retour ?



Une dégradation progressive des rapports


Le Mali était déjà en situation de crise socio-politique depuis les élections contestées d’avril 2020 où le président Ibrahim Boubacar Keita a été réélu. Lors d’un premier coup d’État en août 2020, accusé de « mauvaise gestion », il est renversé par les putschistes avec à leur tête le colonel Assimi Goïta. Ce dernier prendra officiellement le pouvoir en mai 2021 par un deuxième putsch aboutissant à l’arrestation de Bah N’Daw, président de la transition de l’époque. Emmanuel Macron avait en ce moment dénoncé « un coup d’État dans un coup d’État inacceptable ».

Après l’investiture de Assimi Goïta, Paris annonce un retrait progressif du dispositif antidjihadiste Barkhane. Le Premier ministre malien accuse alors la France « d’abandon en plein vol », pour ainsi justifier la recherche de nouveaux partenaires. Ces propos ont été qualifiés de « honte » par E. Macron.


Récemment, Goïta a annoncé son intention de se maintenir au pouvoir au minimum pour les cinq années à venir. Sa décision a été prise à l’issue des assises nationales organisées par la junte préalablement aux élections prévues au départ pour février 2022. La CEDEAO a réagi et a placé le Mali sous embargo. Le chef de la Junte a alors appelé la population malienne à manifester pour critiquer ces mesures « à caractère illégitime, illégal et inhumain ». Ces manifestations, qui ont rassemblé des milliers de personnes, prennent place dans un contexte assez tendu car les Maliens étaient déjà dans un esprit de révolte dit « anti-français » vis-à-vis de l’ancien colonisateur et de ses militaires présents sur le sol malien.

Le pic des hostilités