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Ecosse : le retour du sentiment indépendantiste ?

Dernière mise à jour : 25 mars 2021

Par Rita Sidki


La première ministre écossaise Nicola Sturgeon a déclaré lors du congrès du SNP (Parti Indépendantiste Ecossais) le 28 novembre 2020 : « L’Ecosse est désormais une nation sur le point d’entrer dans l’histoire. L’indépendance est clairement en vue : avec un objectif commun, de l’humilité et beaucoup de travail, je n’ai jamais été aussi certaine que nous la réaliserons ».


La gestion de la pandémie de covid-19 au Royaume-Uni par Londres a été vivement critiquée en Ecosse. L’absence d’évolution concernant les négociations d’un accord post-Brexit a également contribué à raviver les aspirations indépendantistes au sein de la population.

Crédit photo : Adam Wilson / Unsplash

Le Royaume-Uni : un système politique particulier


Le Royaume-Uni est un État unitaire qui comprend trois nations constitutives : l’Angleterre, l’Ecosse et l’Irlande du Nord. Elles possèdent chacune une assemblée législative et un gouvernement autonome doté d’un Premier ministre.


Le Parlement du Royaume-Uni, aussi appelé Parlement de Westminster, légifère sur tous les territoires du Royaume-Uni. Il est composé de la Chambre des Communes et de la Chambre des Lords. Lors des élections générales, les citoyens britanniques élisent leurs députés à la Chambre des Communes. Le parti remportant le plus de sièges forme un gouvernement, et son chef de parti devient alors Premier ministre du Royaume-Uni. Enfin, des élections locales ont lieu dans les nations constitutives afin de renouveler leur parlement local respectif.


L’Ecosse a souvent reproché au gouvernement central de prendre des décisions nationales sans prendre en compte les problématiques et intérêts propres aux Ecossais. Ce n’est qu’en 1999 que l’Etat s’est doté d’un parlement local. Aujourd’hui, certains élus considèrent que les compétences qui lui sont accordées, dans les domaines de l’éducation, la santé et la culture par exemple, sont insuffisantes.

Parti indépendantiste au gouvernement


Le SNP (Scottish National Party) fondé en 1934, dirige le gouvernement écossais depuis 2007. En septembre 2020, Nicola Sturgeon avait promis d’organiser un second référendum sur l’indépendance de l’Ecosse malgré le refus du gouvernement central de Boris Johnson. Le 12 août 2020, l’institut YouGov a publié les résultats d’un sondage d’opinion mené en Ecosse où 53% des répondants sont favorables à l’indépendance.


Le non à l’indépendance de l’Ecosse a pourtant remporté le référendum de septembre 2014 par 55.42% contre 44.58% pour le oui. Ce résultat a été un soulagement pour le gouvernement conservateur de David Cameron qui a alors appelé à renforcer l’unité du pays.


Lors des élections générales de décembre 2019, le SNP a remporté le nombre inédit de 48 des 59 sièges réservés aux membres du parlement représentant l’Ecosse à Westminster.

Crédit photo : Pixabay

Le regain de soutien à la cause indépendantiste préoccupe de plus en plus le gouvernement central. Lors d’un séjour en Ecosse en juillet dernier, Boris Johnson a, par ailleurs, souligné la solidité de l’union britannique et la solidarité qui lie les pays qui la constituent.


L’institut Ipsos Mori estime que le SPN bénéficie actuellement d’un soutien « très fort » du public. Les citoyens écossais seraient en effet largement satisfaits de la gestion de l’épidémie de coronavirus par le gouvernement local en Ecosse contrairement à celle de Londres.


Les élections du parlement Ecossais de mai 2021 représentent un enjeu majeur pour les indépendantistes qui pourraient récupérer de nombreux sièges au parlement local.


Volonté de rester dans l’Union Européenne


Le sentiment indépendantiste écossais s’est accentué ces dernières années en particulier pour cause de la mise en place d’un Brexit jugé désavantageux et le sentiment de ne pas être écouté par le gouvernement central. Lors du référendum sur le Brexit en 2016, 62% des Ecossais avaient en effet voté en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l’Union Européenne. Le pays bénéficie particulièrement du marché unique et des normes environnementales et sociales communes.


La crainte d’un « no-deal Brexit » ravive les inquiétudes des Ecossais. Les négociations entre Londres et Bruxelles semblent au point mort. Le Royaume-Uni n’appliquera plus les normes de l’UE le 1er janvier 2021, à l’issue de la période de transition de presque un an. Des divergences persistent notamment sur des sujets tels que la concurrence équitable et la pêche.

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