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Jair Bolsonaro attaqué auprès de la CPI pour crime contre l’humanité

Dernière mise à jour : 4 mars 2021

Par Grégoire Pradelle La Cour pénale internationale a reçu le 22 janvier une plainte de 65 pages et 21 pièces jointes de la part de William Bourdon, un avocat français représentant les chefs indigènes Raoni Metuktire et Almir Surui. Cette plainte met en cause Jair Bolsonaro pour crime contre l’humanité à l’encontre des tribus amazoniennes. Le président brésilien n’a toujours pas réagi officiellement à cette nouvelle. Cette plainte a été déposée sous l’impulsion principale du cacique indigène kayapo Raoni Metuktire, déjà engagé à plusieurs reprises pour défendre les populations indigènes.

Jair Bolsonaro.

Qui est Kayapo Raoni Metuktire ?

Kayapo Raoni Metuktire naît dans l'État du Mato Grosso au cœur d’une des parties brésiliennes protégées de la forêt amazonienne. Il aurait aujourd’hui autour de 90 ans. Il a grandi aux seins de la tribu sans contact avec des populations développées avant ces 15 ans. Après ses premières rencontres, il va apprendre le portugais et devenir un porte-parole pour sa tribu. Avec le temps, il deviendra même un porte-parole pour toutes les populations indigènes de la forêt amazonienne. Il accédera à la notoriété internationale en partie grâce au chanteur Sting qu’il suivra en tournée à travers le monde pour défendre sa cause. Sting et sa femme deviendront d’ailleurs fondateurs de la « Rainforest association » avec le réalisateur Jean-Pierre Dutilleux qui avais réalisé un film nominé aux Oscars sur les combats de Raoni.

Les combats menés par Raoni durant sa vie sont nombreux, mais parmi les plus importants compte son combat contre le barrage de Belo Monte dans le cadre duquel il a rencontré en 2000 l’ancien président Jacques Chirac qui a parrainé ce projet. Raoni a aussi œuvré dans le cadre de la lutte contre la déforestation et l’attribution de droits d’exploitation sur des zones protégées, ce qui lui a parfois valu de vives critiques de la part des président brésilien.

En 2020, il rencontre des problèmes de santé et tombe malade du Covid-19, dont il se rétablit en septembre. Cette année, 2020 sera aussi marquée par le décès de son épouse en juin.

Durant toute la période de son mandat, Raoni reproche au président Jair Bolsonaro d’utiliser le contexte de la crise contre les indigènes, et de refuser même toute discussion. Cela est révélateur puisque presque tous les présidents précédents avaient maintenu un contact même minimum avec les indigènes. La situation en Amazonie

Nul n’est ignorant de la déforestation massive que subit la forêt amazonienne depuis des décennies. Celle-ci perd 42.510.000.000 m2 de couvert forestier par an selon l’ONG Zéro Déforestation.

La déforestation de la forêt amazonienne.

On observe sur la carte que dans certains endroits (en rouge et raillés) la déforestation a été poussée sur les terres indigènes qui sont supposées protégées. Depuis le début du mandat de Jair Bolsonaro, des propriétés privées empiétant sur des territoires indigènes ont été approuvées pour près de 250 000 hectares, ce qui pousse toujours davantage la déforestation. En outre, les territoires où vivent les indigènes sont convoités par des groupes d’orpailleurs (les garimpeiros) souvent armés qui n’hésitent pas à assassiner les chefs de villages et à ensuite les investir par la force. Cela a par exemple été le cas en 2019 avec l’assassinat d’un chef Wayapi près de la Guyane française.

En parallèle, les incitations à la violence du président sont aussi largement critiquées dans cette affaire. Les propos du chef d'État ont largement fait augmenter les cas de violence envers les indigènes à l’échelle du pays. En témoigne les propos du canique Roani : « Quand Bolsonaro est arrivé au pouvoir, il disait que les cavaleries brésiliennes auraient dû faire comme aux Etats-Unis pour en finir avec les indigènes. Ce sont les références qui ont donné un chèque en blanc aux coupeurs de bois et aux orpailleurs et qui ont fait que plusieurs indigènes sont morts, assure-t-il. Parler de “tuer les indigènes”, c’est un discours qui n’est pas digne d’un président. ».


Les communautés indigènes espèrent maintenant que cette plainte permettra d’améliorer leurs conditions qui se détériorent de jour en jour.


Crédit photo ; Palácio do Planalto/ Wikimedia Commons, no change made/ CC BY-SA 2.0


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