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L’Afrique et la Russie : des liens étroits dévoilés au grand jour

Dernière mise à jour : 18 sept. 2022

L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté le 3 mars une résolution intitulée « Agression contre l’Ukraine », exigeant le retrait des troupes russes d’Ukraine. Sur les 193 membres de l’ONU, 141 ont voté pour, 5 s’y sont opposés et 35 pays se sont abstenus. En Afrique, l’Erythrée s’est opposé à cette résolution, alors que des pays comme l’Algérie, le Burundi, la République Centrafricaine, le Mali, le Sénégal, l’Afrique du Sud, le Soudan et l’Angola ont choisi de s’abstenir. La Guinée, le Burkina Faso, le Togo, le Cameroun et le Maroc ont décidé de ne pas participer au vote. En se positionnant ainsi, on pourrait penser que ces pays ont choisi de soutenir la Russie dans son « opération militaire spéciale » qui a provoqué la tentative d’invasion de l’Ukraine.



Une influence politique


Selon Mahama Tawat, chercheur en politiques comparées à l'université de Malmö en Suède, ces positions sont prises par des pays gouvernés par des régimes autoritaires ou ayant des liens historiques et militaires avec la Russie du temps de l’ère soviétique et de la Guerre Froide. Ces derniers estiment avoir « une dette » envers la Russie, qui a grandement soutenu les mouvements de libération.


De plus, Moscou a tout fait depuis quelques années pour réactiver ces liens avec ses vieux alliés, en développant ses relations politiques et économiques. En 2019, Vladimir Poutine a organisé un sommet russo-africain auquel ont participé 43 dirigeants africains. En 2020, la Russie était déjà devenue le principal fournisseur d’armes du continent. Plusieurs entreprises russes ont depuis obtenu des licences pour l'extraction de ressources précieuses sur le continent. Il est donc extrêmement difficile pour ces pays de prendre position contre la Russie, sous peine de perdre l’un de leur plus grand partenaire financier et commercial, « on ne se mêle pas comme ça des affaires des grands » a indiqué l’écrivain guinéen Tierno Monénembo à l’agence de presse Deutsche Welle. Cependant, il est important de rappeler que l’Union africaine a appelé au début du conflit au « respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine ».



Des réseaux pro-russes en pleine expansion