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Le Venezuela contre les groupes paramilitaires de narcotrafiquants colombiens


Par Grégoire Pradelle Depuis le 21 mars 2021, sur la frontière entre la Colombie et le Venezuela, des combats ont éclaté entre les forces régulières vénézuéliennes et des groupes irréguliers de combattants et narcotrafiquants. Ces groupes sont en grande partie repoussés par les forces vénézuéliennes, mais laissent derrière eux des champs de mines extrêmement dangereux autant pour l’armée vénézuélienne que pour sa population. Nicolas Maduro, le président du Venezuela, a annoncé lors d’une allocution le 4 avril qu’il allait demander l’aide de l'ONU pour défaire ces champs « assassins ».

Comando de capture de Narcos.

Le Venezuela, un pays en prise à une triple crise

Une crise politique frappe le pays depuis le 23 janvier 2020. En effet, Juan Guaido s’autoproclame président de la République alors qu’il est président de l’Assemblée nationale. Cela donne lieu à une crise politique au sein du pays alors que certains acteurs internationaux (Etats-Unis) reconnaissent et soutiennent le président autoproclamé. En 2021, les élections parlementaires donnent cependant la majorité au gouvernement élu de Nicolás Maduro, ce qui ramène un semblant de stabilité au sein du pouvoir vénézuélien, mais fâche le pays avec les nations soutenant Juan Guaido.

Le pays souffre également d’une crise économique doublée d’une crise sociale : le covid-19 est arrivé sur un pays où la pauvreté est omniprésente. En 2017, plus de 70% de la population est en-dessous du seuil de pauvreté (standard international 700 dollars par an). La crise du covid n’a fait que renforcer cette tendance, car en 2021, le taux d’inflation par rapport à l’année précédente est de 1 000 000 %. Cette extrême pauvreté fait fuir les habitants dans les pays voisins en quête d’un quotidien plus supportable. Du côté colombien, la situation est très inégalitaire (septième pays le plus inégalitaire au monde 2018). En revanche, en comparaison au Venezuela, la situation est bien meilleure. En effet, l’économie repose sur la culture agricole, et son industrie se développe peu à peu. Cependant, la Colombie reste productrice de 70 % de la consommation mondiale de cocaïne. Ainsi, le narcotrafic est extrêmement présent au sein du pays, celui-ci étant souvent organisé en milice pour se protéger et sécuriser les routes de transport.

FARC.

Les relations entre les deux pays sont parsemées de tensions depuis le soutien des FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie) par le Venezuela de Hugo Chávez. Les relations ont été totalement rompues en 2010 avec des accusations officielles de la Colombie. Celle-ci reproche au Venezuela d’abriter des FARC sur son territoire de l’autre côté de la frontière, mais elles sont restaurées la même année après l’accession au pouvoir d’un nouveau président colombien. Les relations sont de nouveau dégradées depuis 2019 car l’actuel président colombien Ivan Duque est radicalement opposé au gouvernement vénézuélien, et soutient largement Juan Guaido dans ces actions politiques, au point de le recevoir en Colombie pour une visite diplomatique. Le conflit sur la frontière entre les deux pays La frontière entre la Colombie et le Venezuela s’étend sur plus de 2 000 km de distance et suit fréquemment les lits de rivières. Elle est cependant très poreuse et de nombreux groupes boliviens ont investi les régions avoisinantes. Ces groupes taxent la population et constituent des voies de narcotrafic entre les deux pays. Le président vénézuélien a dénoncé ces groupes de narcotrafiquants issus des factions dissidentes des anciens guerriers des FARC, mais il a aussi accusé ces groupes d’être directement liés à l’armée régulière colombienne. Ces accusations sont fortes et ne viennent qu’amplifier les tensions précédemment décrites entre les deux pays.


En riposte à ces groupes, le Venezuela a donc envoyé l’armée pour les chasser. Des affrontements ont donc eu lieu, faisant neuf morts chez les groupes colombiens et six parmi les forces vénézuéliennes, selon le rapport officiel de l’armée vénézuélienne.


Un autre problème est présent sur cette frontière très poreuse -à condition d’avoir de quoi payer-, ce sont les nombreux habitants qui fuient le pays en espérant améliorer leurs conditions de vie dans les pays voisins. Cela est notamment dû à la grosse crise économique que rencontre le pays et qui rend très compliquée la vie au quotidien.


Crédit photo 1 : Spc. Steven Young/ Wikimedia Commons, no change made / Domaine Public

Crédit photo 2 : DEA Public Affairs/ Wikimedia Commons, no change made / Domaine public

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