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Tensions à Jérusalem : le conflit israélo-palestinien ravivé

Par Marine Testé


Un week-end de violences à Jérusalem


Vendredi 7 mai au soir ont débuté les violences à Jérusalem, faisant plus de 200 blessés dès la première soirée. Des dizaines de milliers de musulmans étaient alors réunis sur l’esplanade des Mosquées, lieu saint de l’Islam, pour la prière du dernier vendredi du ramadan.



Ils sont par la suite restés sur place afin de manifester. Très vite, des heurts éclatent entre les manifestants et les forces de l’ordre israéliennes. Les Palestiniens ont lancé tout type de projectiles et les policiers ont répliqué en tirant avec des balles en caoutchouc ou en utilisant des grenades assourdissantes.


Les émeutes se sont répétées samedi soir, bien que le directeur de la mosquée ait appelé les fidèles au calme et que la police ait limité l’accès à Jérusalem Est aux Palestiniens afin d’empêcher un nouvel acte de violence. On dénombre alors 90 blessés.


La menace d’expulsion de familles palestiniennes a mis le feu aux poudres


Depuis plusieurs années, Sheikh Jarrah, un quartier de Jérusalem-Est, fait l’objet d’une bataille en justice entre ses habitants palestiniens et les colons israéliens.

Le conflit porte sur la propriété foncière de terres où résident plusieurs familles palestiniennes que revendique des familles israéliennes.


Ce jeudi, les familles palestiniennes ont refusé l’accord du tribunal de district qui leur proposait de rester dans leurs habitations à la condition de reconnaître que leurs maisons appartiennent à une association de colons et de leur payer un loyer symbolique.

Depuis 2008, dix familles ont déjà dû abandonner leur maison et quitter le quartier.



Généralisation du conflit : expansion des émeutes de Jérusalem vers les zones occupées


Depuis plus d’une semaine, les tensions tendent à s’accroître également en Cisjordanie. Le même jour, un jeune Israélien est décédé de ses blessures causées par les tirs d’un Palestinien, et un autre âgé de seize ans a été tué par une balle de l’armée israélienne.


La bande de Gaza manifeste elle aussi par solidarité pour les Palestiniens de Jérusalem, tout comme dans la Cisjordanie occupée où Israël a dû déployer des bataillons supplémentaires.

À la barrière de séparation délimitant la bande de Gaza, érigée par Israël, les forces de l’ordre ont usé des gaz lacrymogènes afin de disperser les manifestants.

Des ballons incendiaires ont été lancés des deux côtés, et les Palestiniens se plaignent d’attaques envers leurs fermes en Cisjordanie.

Tout laisse à craindre une expansion des émeutes de Jérusalem qui a ravivé le conflit dans les territoires sous tension.



Flambée des violences malgré le report de la décision de justice


Ce dimanche 9 mai, la justice israélienne a annoncé reporter l’audience de la Cour Suprême qui devait annoncer le sort des familles palestiniennes en raison des violences que subit Jérusalem depuis plusieurs jours à la demande du procureur général.

Le ministère de la justice a déclaré qu’une nouvelle date serait annoncée dans les trente prochains jours.


Cependant, les violences ont redoublé ce lundi 10 mai. Suite aux roquettes tirées de l’enclave palestinienne vers Israël, l’État hébreu a répliqué avec des frappes meurtrières faisant 20 morts dont des enfants et un haut commandant du Hamas. Pendant ce temps, les affrontements sur l’esplanade des mosquées se sont perpétrés, entraînant à nouveau des centaines de blessés.


L’occident s’inquiète...


Dès le premier soir de violence, les États-Unis, l’Union Européenne et la Russie ont appelé à l'unisson à la désescalade. L’Union Européenne appelle les autorités politiques et religieuses des deux camps à agir de toute urgence pour calmer les tensions.

Les États-Unis, pourtant fidèles alliés d’Israël, ont appelé à « éviter » l’exclusion des familles palestiniennes.


Suite au second soir de violence, les quatre membres du quartet pour le Proche-Orient, composé de l’ONU, des États-Unis, de l’Union Européenne et de la Russie, ont publié un communiqué commun. Dedans, ils appellent les autorités israéliennes à faire preuve de retenue et à éviter des mesures qui pourraient contribuer à une escalade de la situation déjà explosive.


...Tandis que le Moyen-Orient s’enflamme


L’Iran, ennemi juré d’Israël, a quant à lui demandé à l’ONU qu’elle le considère comme un « crime de guerre » émanant de la part d’un « régime sioniste illégitime ».

La Jordanie, qui est officiellement le gardien des lieux saints musulmans à Jérusalem-Est, a dénoncé une « agression sauvage » de la part des forces de l’ordre israéliennes.


Le mouvement islamiste palestinien armé, le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza a appelé les Palestiniens à continuer d’occuper l’esplanade des Mosquées jusqu’à jeudi matin, date présumée de la fin du mois de ramadan.


Du côté d’Israël, les déclarations du Premier ministre, Benyamin Netanyahou, ne sont pas de bon augure : « Les organisations terroristes à Gaza ont franchi une ligne rouge (...), Israël réagira avec force, celui qui attaque en paiera le prix fort ». Il ajoute : « Le conflit actuel pourrait durer un certain temps ». Ce à quoi la branche armée du Hamas a répondu en lançant à nouveau des roquettes : « Ceci est un message que l’ennemi doit bien comprendre : si vous répondez, nous répondrons. Si vous escaladez, nous escaladerons ».


Crédit photo 1 : Eman, Wikimedia Commons / No change made, Public Domain

Crédit photo 2 : Israel Police/ Wikimedia Commons, no change made/ Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0

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