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Une nouvelle «Carta Magna» au Chili

Par Emma Dupuch


Ce dimanche 25 octobre au Chili, 78,3 % des votants ont approuvé la rédaction d’une nouvelle Constitution par une Assemblée démocratiquement élue. Malgré la pandémie qui a gravement touché le Chili (plus de 14 000 morts du coronavirus), la population s’est rendue au vote puisque le taux de participation a atteint 50,8 % de la population. Cela constitue une première dans l’histoire du pays qui a mis fin à la participation au scrutin obligatoire en 2012.


L'adoption d'une nouvelle Constitution


Les défenseurs de l’ « Apruebo » (« J’approuve ») y ont vu l’occasion unique de refléter les valeurs du peuple dans la Constitution et d’enclencher des changements économiques, sociaux et politiques majeurs. En revanche, selon les partisans du « Rechazo » (« Je rejette »), il était possible d’introduire ces changements dans la Constitution actuelle sans mettre en jeu la stabilité institutionnelle qu’elle portait. Cependant, il faut reconnaître que son contenu initial freinait les tentatives de réformes, même si certaines ont abouti, notamment en 2005.


Par ailleurs, les participants avaient aussi à se prononcer sur le type d’Assemblée qui serait en charge de la rédaction de la nouvelle Constitution. Ils ont préféré à 79% la « Convention constituante », pour laquelle seront exceptionnellement élus des représentants, à la « Convention mixte », qui aurait été à moitié composée de parlementaires précédemment élus. Ce choix est analysé par beaucoup comme la traduction du rejet de la classe politique chilienne car il reflèterait la volonté de régénération de celle-ci.

Crédit photo : Jorge Fernández Salas / Unsplash

Cette nouvelle Constitution est pour nombre de Chiliens synonyme de renouveau politique. Effectivement, la Constitution aujourd’hui en vigueur dans le pays limite considérablement les politiques économiques et sociales de l’État car elle date de la dictature militaire d’Augusto Pinochet. Cette dernière, qui dura de 1973 à 1989, a été marquée par des atteintes aux droits humains et des politiques économiques néolibérales. Elles ont été à l’origine d’une hausse de la pauvreté et des inégalités sociales au sein de la société chilienne.


Un contexte social mieux respecté